Gathas commentaire n°7

mai 01 2018

« Je me sens moi-même, quand je suis seul avec moi-même »
Pir Zia: Il existe deux formes de référence à soi-même, le «moi » et le « je».
Les caractéristiques physiques et sociales définissent le moi. Il est né un certain jour et un jour, il mourra. Entre-temps, il a des yeux pour voir.
Le « je », par contraste, n’a pas de nom, pas de forme. La naissance ne l’a pas créé et la mort ne le détruira pas non plus. Ce n’est pas tant un phénomène de voyance que le fait de se voir soi-même.
Tout comme les autres apprécient le moi, le moi s’estime lui-même. Le « je », d’un autre côté, ne gagne rien à travers la bonne opinion des autres et il n’est pas touché par leur mépris.
Sur la place du marché du monde, le moi occupe le premier plan. Dans chaque rencontre, il renégocie sa place. Pendant ce temps, le « je » est en dormance.
C’est seulement dans le silence de la solitude que le « je » émerge. Il n’y a, alors, plus de moi ou autre chose, seulement  le témoin de ce qui apparait. Enfin on se sent soi-même.
Le sentiment d’être soi-même vient d’abord, tout naturellement, quand on est seul. Mais le mystique apprend, en temps voulu, à être seul au milieu de la foule : être non seulement un « moi » parmi d’autres « moi », mais un « je » parmi des « je ».